Rennes Brest Rennes

Autrement dit, 1 demi Paris Brest Paris !
Sans préparation idéale ; mois de 1500 kms depuis février (!!), et un état de fraicheur discutable, je me lance dans cette aventure Bretonne. Le rendez vous est pris depuis Bordeaux Paris, mon 1er 600 kms l'an passé.

Vendredi après midi nous arrivons en voiture "avec mon fan club" à Rennes, j'arrive trop tard pour retirer ma feuille de route hélas ; direction Bruz où Régine et Gilbert nous accueillent ; et quel accueil ! Encore merci pour cette soirée. Cyclochica, Garry et Jean Lou sont déjà là. chacun a préparé son vélo, à mon tour de le garrer entre la Multon (le zox et le trike) de Gilbert, l'Albatros et les Vélos droits de Claire et Garry. Un p'tit apéro, un bon plat de patte, quelques anecdotes vélocipédiques et quelques échnages de conseils (pas de couverture de survie ! Je prends carrément un petit duvet cette fois) et au lit vers 23h30.

Réveil à 3h30, tout s'enchaine... c'est l'ambiance des départ de la Longue Distance. Chacun mange ce qu'il veut (pain, café et confiture) ; prépare son bagage ; ses boissons, et petits en cas. Pour moi maltodextrine mélangée à de l'Hydrixir et puis plus de 500gr de pain sportif très complet. ça fait bien un gros kilo de camelotte tout ça.

J'emporte également de quoi réparer (outil multi- 1 chambre à air de 451, rustines, colles, démonte pneus, 2 attaches rapides, quelques colsons, 1 cable de dérailleur), les papiers (carte d'identité, carte de groupe sanguin, monnaie, Cb), le portable, le MP3. Au niveau vêtement, je parts avec, sur moi, collant court, T-shirt technique manche longue (blanc pour éviter la sur-chauffe au soleil), maillot sans manche Afb, micro polaire de course à pieds à col haut et attache pouce avec bandes réfléchissante dans le dos. J'emporte en plus un vêtement pare pluie (efficace et très léger) et des jambières pour la fraicheur de l'aube.

Go, on attend Gilbert et zou c'est partie pour plus de 600 kms !
J'adore ces départs nocturnes, c'est excitant de se lancer à l'aventure. Gilbert ouvre la route, c'est très sinueux. Plein phares, ça file, nous sommes impatient de prendre le départ et de retrouver la troupe !
Plus de 250 randonneurs sont attendus, une 12aine de vh.


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Le Départ !

On est arrivé avec un quart d'heure d'avance, de quoi aller chercher ma carte de route et discuter un peu avec l'organisation (on est trop nombreux ! ;-). Didier (Normandie Bent) est là, Patrick, Gilles (Dartagnan), Laurent (Carenca) ; je fais connaissance avec Alex et Marcel ainsi que Bertrand (79).
C'est partie ! Une fois le parking et la coulée passée à vitesse d'escargot et sans encombre (Jean Lou se battant avec l'albatros pour le garder en ligne à très faible vitesse ;-) nous nous engageons dans le centre de Rennes. Belle ambiance, température douce... des centaines de petits feux rouges et gilet fluo filent sur les larges avenues. On se retrouve rapidement à 7 (Didier, Laurent, Gilles, Bertrand, Marcel, Alex et moi) au cœur du peloton, sage et respectueux du code de la route. On a la chance de rester groupé et ne pas se perdre dans différents groupes. Seul Jean Lou est parti rejoindre Hervé à l'avant.
Nous ne voyons plus Dan, Patrick et Zapillon (en vh). Nous ne les reverrons pas d'ici le retour.

Tinténiac, 32 kms avalés sans forcer (alors que c'est un faux plat montant - vu à la vitesse à laquelle on roulait en arrivant à rennes le dimanche !!) ; pointage rapide, le groupe est toujours là parmi les vélos droits.
Quelque chose me dit que nous allons faire une belle et joyeuse équipe jusqu'à Brest !

Km 42, A Médréac, comme prévu, Benoit nous attend avec un véritable festin : crêpes, café, thé et autres mets de très bonne qualité. ça rigole et ça picole, hein Didier !!!

On continu de rouler bon train jusqu'à Loudéac en doublant quelques beaux pelotons. Parfois en prenant le temps de discuter, notamment avec quelques Rubans Blancs (et en restant à l'abri) dans un groupe. C'est l'occasion de faire connaissance avec Bertrand, Marcel et Alex dont c'est notre 1ère rencontre. Tout de suite l'humour est au rendez vous (je vous épargne nos blagues vélocipédiques !) et sera un liant génial tout au long du périple !

On se dit rapidement qu'on restera ensemble jusqu'à Brest. Et on s'y tient naturellement : une 1ère en Vélo couché !!!
Malgré tout, je sens que je ne dois pas rester au vent et je ne dois pas faire le fou comme sur un 100 ou 200 kms car je n'ai pas beaucoup de kms depuis janvier (tout au plus 1500 !) ; le fond est là (course à pied, vtt...), le moral est au beau fixe, mais les jambes tourneront t'elles jusqu'au bout sans soucis...?

Avant Loudéac, je me laisse décrocher dans un côte et retrouve Bertrand, nous ferons une 10aine de kms tous les deux pour faire connaissance ; on se dit qu'on est sans doute un peu moins rapide que nos camarades aussi.

Km 118, contrôle de Loudéac vers 10h je crois. On retrouve la trouve et beaucoup de cyclos ! Pointage, un Perrier, un bon bout de gâteau de Carenca et on prend le temps de faire la causette. zou c'est reparti.
Je me rend compte aussitôt que j'ai perdu le caoutchouc qui bloque mon frein sur le cintre... la poignée est libre : pas pratique pour freiner ! Un coup de clé et hop... mais ça ne sert à rien, le frein est inutilisable comme ça. En roulant, je reprend mon outil et arrive tant bien que mal à desserrer la vis ; un peu périlleux !
Je profite d'une crevaison de Didier pour mettre une rustine comme entretoise : nikel ! Bertrand en profite également pour vérifier sa jante. Encore une pause... nous sommes de vrais cyclo-touristes !

Nous compensons en roulant "plus vite" et en avalant les toboggans entre Loudéac et Corlay !
Heureuse surprise, Malric, Eric et Mikael nous attendent sur le bord de la route pour un 3éme ravito ! Décidément, c'est top ce RBR ! Eau, café, gâteaux pointage et appel en ordre !! Eric, compétiteur dans l'âme ne laisse rien au hasard. nous savons que Jean Lou à une heure d'avance et Hervé 1h30 à peut près.
Dans la bonne humeur, j'en oubli même mon casque sur le capot de la voiture ! Encore merci et bon championnat (de France !).

La route est maintenant en très mauvais état (gravillons, rustines...) mais pas d'incident à remarquer. Nous sommes dorénavant seuls sur les routes ou presque. Sans doute intercalé entre quelques pelotons !

Nous arrivons vers 14h00 à Carhaix pour le contrôle, km 200, divisé. En effet, une petite cassure et nous avons perdu 3 collègues. Nous ajoutons à cela une mauvaise direction avant Maël et un apéro de perdu !
Les Grenoblois sont déjà à la terrasse d'un café.
Je fais 2/3 aller retour (monter-descendre) pour trouver un truc sympa à manger... et de la crème solaire !
Pas de crème en tout petit tube (je taxe les camarades !) mais enfin une petite quiche et un riz au lait à se mettre sous la dent ! On prend le temps -encore- au café de boire un verre et manger.

je reparts à la bourre et je ne vois plus personnes pendant quelques centaine de mètres... merdum !
Au détour d'un virage (douteux) je vois l'équipe qui m'a attendu... ahhh...
C'est partie pour une belle descente et une belle route en bordure de rivière !

Je sens hélas mon genoux me titiller, ce n'est pas bon signe du tout ! Je résiste le plus longtemps possible pour utiliser mon anti-inflammatoire.
Nous arrivons au pied du Roc, enfin, j'ose dire ! C'est la partie du parcourt qui m'attire le plus, ces montagnes d'Armorique. On voit au loin quelques cyclos que nous rattrapons dans la montée. Douce et superbe montée ! Marcel, le montagnard grimpe facile, Didier se lance à la poursuite et j'enchaine dans l'euphorie. Sur la plaque comme disait Eric ;-), le 62-9 comme dirait Didier !!! je fini en sprint à presque 30 km/h : un régal !

Une petite pause pour se regrouper, le coupe vent et y'a plus qu'à descendre de l'autre côté ! Pas si rapide cette descente... Je me demande quand est-ce qu'on va croiser Hervé... ça ne devrait pas tarder ?! Et bien oui, il arrive, nous avons juste le temps de le saluer et encourager dans son ascension et son défit. ciao !

La boulangerie de Sizun nous attend, dixit Alex ! tant mieux, ça nous fera encore un Ravito (tous les 50 kms depuis rennes environ !!). Dans la descente, c'est Laurent qui continu aussi à souffrir de son genoux, un p'tit coup de moins bien à faire passer. nous l'attendons avec Bertrand et Didier. C'est ça la fraternité horizontale !
Km 255, Sizun. Je n'ai pas vraiment faim mais je m'arrête avec l'équipe. il me faut de toute façon trouver un anti inflammatoire, je n'est pas grand chose avec moi ! C'est chose faite à la pharmacie du coin, en gel. Est-ce que ça suffira ?
Je pédale le plus rond possible pour "économiser" mon genoux... mais les bosses de Landerneau arrivent ! Avant cela, je fais fausse route dans un rond point et un saut de chaine m'oblige à m'arrêter. Une course poursuite de presque 10 kms m'attends alors ! Il suffit de peu pour perdre un groupe. Bertrand et Laurent m'attendent plus loin. cool ! Je fais la descente de Daoulas à fond et on retrouve tout le monde !

La prochaine côte sera surprenante, assez longue, avant Landerneau ! Marcel est parti devant, suivi de Didier. Je monte au train derrière encore ; le groupe est bien étiré !!
S'ensuit une série de toboggans très casse patte ! On enchaine tout ça à fond (l'avantage du vélo couché : prendre de la vitesse en descente pour monter la bosse suivante) avant de prendre une mauvaise direction à Brest.

Peu importe, nous y sommes ! Brest, c'est 304 kms déjà parcouru, il est à peine 19h, soit 14h depuis le départ, exactement dans les cordes de mes meilleurs pronostics ! On a dû rouler à plus de 27 de moyenne, ce qui compense nos longs et nombreux arrêts...
Un aller en équipe extra qui me fait oublier mon genoux douloureux et me laisse malgré tout confiant pour le retour !

Le plus dur est pourtant à venir... retour sans ravitaillement et de nuit, fatigue accumulée. Laurent, et Alex, dorment à Landerneau, Marcel à Brest, comme prévu. Gilles, Bertrand, Didier et moi même sommes décider à repartir illico. On verra bien !